En précipitant la disparition d’autres espèces, l’humanité s’emploie à scier la branche sur laquelle elle est assise.
Paul Ehrlich

Jusqu’à présent, 1 750 000 d’espèces vivantes ont été identifiées sur notre planète, mais les scientifiques pensent qu’il pourrait y en avoir jusqu’à 13 millions.

La biodiversité, c’est l’ensemble de toutes ces espèces animales et végétales ainsi que des écosystèmes évoluant sur Terre. Cela va de l’éléphant au moustique, de l’arbre au champignon, de l’algue aux grands mammifères marins, en passant par les oiseaux, le krill et le corail. Les hommes aussi en font partie.

Mais depuis le 19ème siècle et l’accélération exponentielle et continue de son impact sur le monde, l’homme bouleverse dangereusement l’ensemble de la biodiversité.

Les activités de l’homme au cœur de cette destruction

Les causes de cette destruction sont multiples : Pollution, destruction des habitats par l’urbanisation ou l’exploitation des terres, surexploitation des espèces (chasse, pêche, braconnage), déforestation et surexploitation des ressources (notamment minières), introduction d’espèces envahissantes qui modifient les équilibres des milieux naturels ou encore, plus récemment, toute la panoplie de bouleversements dus au dérèglement climatique. Malgré leur diversité, ces causes ont néanmoins toute la même origine : l’activité humaine. Une activité humaine mécaniquement amplifiée par l’explosion démographique.

Lancés dans une course effrénée vers la croissance, le profit et le futur, les hommes oublient trop souvent l’extraordinaire travail que la nature accomplit pour eux et qu’aucune technologie ne pourra jamais remplacer. Enfermés dans leur quotidien et avec des connaissances scientifiques souvent très limitées, la plupart des gens ne réalisent et ne comprennent pas que sans Biodiversité, l’homme ne pourrait tout simplement pas survivre.

Pourtant, la Biodiversité est au cœur de la mécanique du vivant où absolument tout est lié. Quand une espèce disparaît, elle entraine d’autres extinctions en cascade. En détruisant tous les jours un peu plus les écosystèmes et la Biodiversité, c’est à terme la survie même de l’espèce humaine qui est menacée.

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Quasiment toutes les espèces sont touchées

De part la démultiplication de l’espèce humaine et de son irrespect pour la nature et les écosystèmes, les animaux se retrouvent de plus en plus souvent en concurrence directe avec elle pour les ressources élémentaires tels que l’habitat, l’eau et la nourriture. Une concurrence qui est systématiquement à leur désavantage, si bien que toutes les études scientifiques convergent vers cette même conclusion : notre planète est d’ores et déjà en train de subir sa 6ème extinction de masse !

Aujourd’hui, à cause de l’homme, les espèces disparaissent 100 fois plus vite qu’auparavant – un rythme sans équivalent depuis l’extinction des dinosaures, il y a 65 millions d’années. Mammifères, oiseaux, reptiles, batraciens, poissons, requins, abeilles, insectes… Presqu’aucune espèce n’est épargnée et les récentes données recueillies par les scientifiques sont toutes, sans exception, alarmantes. A titre d’exemple, en voici quelques-unes :

La liste peut s’allonger ainsi presque indéfiniment avec les grenouilles, les pangolins, les oiseaux marins, l’ours polaire, le panda géant, les hippopotames, les baleines, les thons rouges…etc car ces exemples ne sont malheureusement qu’une toute petite partie du problème. Selon l’Union Internationales de la Conservation de la Nature (UICN), 42 % des espèces d’invertébrés terrestres (papillons, vers de terre, etc.) et 25 % de celles d’invertébrés marins (comme les bivalves ou éponges) sont menacés d’extinction.

Et l’on ne parle pas ici de la surpêche qui épuisent les ressources halieutiques à une vitesse incroyable, des barrières de coraux impactées chaque année un peu plus à cause du dérèglement climatique ou encore de cette incalculable quantité d’espèces d’insectes et de plantes encore non-répertoriées et déjà décimées à cause de la déforestation de 13 millions d’hectares de forêts primaires chaque année.

Au total, ce sont actuellement près de 85 000 espèces animales ou végétales répertoriées qui sont considérées en grand danger ou menacées d’extinction.

L’extinction de masse des animaux s’accélère

Il est urgent de réagir

Notre Terre est très malade et sa guérison semble de plus en plus incertaine. Avec une espèce humaine qui exerce chaque année une pression de plus en plus grande sur ses ressources et ses écosystèmes, notre planète peine de plus en plus à se régénérer. Nous allons droit dans un mur …et nous y allons de plus en plus vite !

Pourtant, tout n’est pas encore perdu et il est encore possible de sauver beaucoup. Mais nous ne disposons que d’une petite fenêtre de 20, 30 ans maximum pour agir. Après il sera trop tard.

Il en va de la survie de la biodiversité mais également de l’humanité car L’érosion des espèces entraîne de graves conséquences en cascades sur l’ensemble des écosystèmes ainsi que, par voie de conséquences, des impacts économiques et sociaux colossaux pour l’humanité. La faune et la flore nous rendent en effet de nombreux services, qu’il s’agisse de la pollinisation, de l’amélioration de la productivité des terres, de l’assainissement de l’air et de l’eau ou du stockage du CO2.

Avec d’une part une très grande méconnaissance du problème et, d’autre part, une absence totale de capacité à l’évaluer – alors qu’il est catastrophique, « 2 espèces qui disparaissent chaque année » est un chiffre qui paraît faible pour la majorité des gens, surtout quand il s’agit d’espèces peu connues-, l’opinion publique peine à mesurer la gravité du processus actuellement en cours.

Nous avons pourtant tous la responsabilité morale de stopper cette destruction et il est devenu urgent de réagir. La manière la plus simple, rapide et efficace de le faire réside dans notre consommation et nos actions quotidiennes, individuelles et collectives.

Agir individuellement d’abord :

  • Admettre (enfin) que l’Homme n’est pas au dessus d’une nature qu’il a vocation à dompter, mais qu’il en est une composante à part entière et qu’il se doit de la respecter.
  • Enseigner à ses enfants, par l’exemple, le respect de notre planète, des animaux et des écosystèmes.
  • Apprendre et comprendre le problème de la destruction de la biodiversité et en éduquer sa communauté. Partager cette page sur les réseaux sociaux peut-être un bon début.
  • Refuser toute consommation de produits issus d’animaux en voie de disparition (tels que l’ivoire, les chaussures en croco, la soupe d’ailerons de requins, la poudre de corne de rhinocéros… etc.)
  • Combattre la déforestation en achetant exclusivement du bois issu des filières responsables et respectueuses des forêts.
  • Recycler au maximum ses déchets.
  • Ne pas utiliser de pesticides chimiques pour son jardin.
  • N’acheter que du poisson issu d’une pêche responsable.
  • Consommer des produits alimentaires locaux, de saisons et sains pour la santé et pour la planète. D’une manière générale, en faisant ses courses dans des magasins bio, on limite au maximum les produits à base d’huile de palme ainsi que les produits chimiques genre les pesticides.
  • Voter pour des hommes politiques qui comprennent l’écologie et qui s’engagent pour le respect de notre planète et des générations futures.
  • Dénoncer et combattre les éco-prédateurs.

Eduquer à la biodiversité

Agir collectivement ensuite :

  • Il faut réveiller et éduquer l’opinion publique à la problématique de la destruction de la biodiversité.
  • Il faut d’urgence créer et surtout faire appliquer à l’échelle internationale des lois pour endiguer le commerce des espèces en voie de disparition.
  • Il faut lourdement sanctionner les entreprises qui polluent, notamment financièrement.
  • Il faut développer plus de filières de recyclage et de traitement des déchets.
  • Il faut appuyer les politiques qui permettent de transformer notre économie de marché en économie de ressources.
  • Il faut que les pays riches aident les pays en voie de développement afin qu’ils maintiennent les habitats naturels et protègent leurs biodiversités.
  • Il nous faut aussi utiliser des technologies moins destructrices pour l’environnement et limiter aux maximum l’utilisation de la chimie, notamment dans l’agriculture (pesticides).
  • Il faut appuyer les politiques qui incitent à réduire la croissance de la population humaine et qui favorisent une réduction de la consommation ainsi qu’une meilleure gestion de celle-ci (production, transport, distribution, consommation et recyclage).

Depuis l’apparition de la vie sur Terre, il y a eu 5 extinctions massives d’espèces. Aujourd’hui, tous les scientifiques estiment que le monde est en train de vivre la 6ème, peut-être la plus dévastatrice de toutes. Mais cette fois, c’est l’homme en serait la cause et qui au final, risque fort d’en être aussi la victime…

La biodiversité est au cœur de la mécanique du vivant et il est non négociable de la protéger. Chaque jour qui passe, les activités humaines détruisent un peu plus la biodiversité de notre planète. Ce qui est détruit l’est pour toujours, mais ce qui est en danger peut encore être sauvé. L’avenir des générations futures en dépend.

Nous avons tous, sans exception, la responsabilité d’agir. Dès maintenant !
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