Le déchet le plus facile à éliminer est celui que l’on n’a pas produit.

L’homme est la seule espèce sur Terre à demander toujours plus.

Aujourd’hui, la croissance continue de la consommation par une population mondiale chaque jour plus nombreuse nous conduit imparablement à un épuisement à moyen terme des ressources naturelles utiles à la fabrication des produits.

Surconsommation et explosion démographique : un cocktail explosif

En parallèle cette raréfaction des ressources, la surconsommation génère -littéralement- des montagnes de déchets. Une récente étude de la banque mondiale estime que nous produisons 8 à 10 kilos par jour et par personne et que ce volume augmente constamment. Et il ne s’agit là que des ordures, on n’inclut pas dans ce chiffre les autres déchets, notamment ceux issues de la production d’énergie, de la fabrication de produits chimiques, manufacturés, électroniques, des déchets agricoles ainsi que de ceux issus des fabricants du papier consommé par plus de 7,4 milliards de personnes…

Mécaniquement démultiplié par la surconsommation et l’explosion démographique, le volume global des déchets que nous produisons augmente d’une manière constante et alarmante. La démultiplication de nos déchets pose aujourd’hui de réels problèmes et il nous est impératif de revoir notre relation à la consommation démesurée actuelle. En parallèle, nous devrons imparablement nous occuper beaucoup plus efficacement et à une échelle beaucoup plus grande de la gestion et du recyclage de nos déchets.

Alors que le coût mondial de la gestion des déchets dépasse déjà les centaines de milliards de dollars annuels, tous les experts prédisent qu’il va immanquablement se décupler dans les années à venir.

Des problèmes différents selon les types de déchets

Qu’ils soient urbains ou ruraux presque tous les paysages du monde subissent la démultiplication des déchets. Mais il ne s’agit malheureusement pas que d’une pollution visuelle dégueulasse car ces déchets contribuent aussi pour la plupart à détruire les écosystèmes dans lesquelles ils finissent leurs vies.

Le problème de la démultiplication des déchets est complexe et les challenges diffèrent en fonction des types de déchets. Voici quelques exemples de défis qui accompagnent certains d’entre eux :

Le méthane issu des déchets ménagers

Les déchets organiques en décomposition produisent du méthane. Dans les centres de recyclage, ce méthane est récupéré et sert de matière première pour l’industrie. Pourtant, le volume de déchets -en augmentation constante- dépassant largement les capacités actuelles, ne finissent pas tous, loin de là, en centre de recyclage.

Et tous ces déchets organiques rejetés dans des millions de décharges sauvages -souvent en pleine nature- rejettent une quantité énorme de méthane qui se diffuse dans l’atmosphère. Le méthane est un gaz à effet de serre très puissant et on estime que cette décomposition compte pour 4% du réchauffement actuel de la planète.

Les déchets plastiques

Chaque année, des millions de tonnes de déchets plastique en tout genre finissent dans les océans que les gires -ces immenses courants océaniques- rassemblent en leurs centres pour former des continents de plastiques aux tailles colossales. Un problème aux conséquences aussi nombreuses que dramatiques.

Le 8ème continent

Mais ce n’est malheureusement pas tout. Dans les pays développés, un marché noir très prospère vit du traitement illégal des ordures en les expédiant vers les régions les plus pauvres de la planète. La quantité des exportations de déchets plastiques –notamment vers l’Asie- a explosé ces dernières années. Dans ces pays, c’est la terre ferme qui accueille des millions de décharges -souvent à ciel ouvert- où s’entassent des quantités de plastique encore plus importantes.

Le plastique qui, rappelons-le, ne se biodégrade pas mais se micro-fragmente.

Les déchets chimiques et biologiques

Depuis plusieurs décennies déjà, les polluants chimiques issus des médicaments, de l’agriculture et de l’industrie multiplient les formes de pollution des eaux. Mais ces déchets chimiques et biologiques posent un défi particulier car le lobby de l’industrie chimique s’oppose méthodiquement -et en y mettant tout les moyens qu’il faut- à toutes les lois contraignantes qui pourraient les toucher.

Les eaux usées

Une très grosse partie de notre production et de nos activités rejette des eaux usées. En ce qui concerne les particuliers -c’est à dire nous tous- ce sont toutes nos petites actions quotidiennes comme la lessive de nos vêtements qui, démultipliées par les presque 8 milliards d’habitants, polluent lacs, rivières et océans.

Quant aux industries, les quantités sont encore pire. Et dans un pays comme la France -pourtant l’un des plus industrialisé et les mieux équipés du monde- seules la moitié des eaux usées passent par des stations d’épurations. Les rejets des eaux usées non recyclées, c’est à dire l’autre moitié, finissent toujours dans les cours d’eau et les océans.

Les déchets électroniques

Le volume des déchets électroniques augmente de manière exponentielle et certaines des matières qu’ils contiennent sont extrêmement toxiques. Certaines entreprises et états ont certes entrepris des efforts de recyclage, mais le problème est d’une telle ampleur que nous sommes loin, très loin, de la solution. Des marchés noirs illégaux envoient d’ailleurs la majorité de ces déchets électroniques dans les pays en voie de développement, leur offrant ainsi des défis sociaux et environnementaux supplémentaires d’une dimension inédite.

Ghana, la poubelle électronique

La démultiplication de nos déchets, un problème auquel il est urgent de s’attaquer

Le problème de la multiplication des déchets est mondial et il faut agir. Individuelles ou collectives, certaines solutions sont déjà connues et il devient urgent de les mettre en place. En voici quelques unes :

  • Arrêter de faire croire aux gens que Surconsommation = Bonheur
  • Éduquer les populations à réduire leurs déchets et à recycler efficacement ceux qu’elles produisent.
  • Mettre en place une fiscalité adaptée pour réduire les déchets inutiles et encourager le recyclage.
  • Taxer le plastique et subventionner les végéplastiques biodégradables.
  • Interdire le suremballage.
  • Interdire l’obsolescence programmée.
  • Entreprendre le grand nettoyage de la Terre.
  • Investir massivement dans des stations d’épurations.
  • Développer l’économie bleue.
  • Subventionner la recherche et développer de nouvelles solutions de recyclage.
  • Interdire les décharges sauvages, et investir dans des services de ramassage, des déchetteries et des centres de recyclage.
  • Intégrer des cours de Respect de la Terre dans les programmes scolaires.
Et pourquoi même ne pas prendre, à titre personnel, la décision de mener une vie à zéro déchets ?

Une vie sans déchets : la famille Zéro Déchets raconte

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