Un été sans fleur, abeille et papillon s’appellerait hiver.
Céline Blondeau

Alors qu’elles sont présentes sur Terre depuis bien plus longtemps que l’Homme, les abeilles font face aujourd’hui à un possible début d’extinction.

En effet, depuis quelques temps déjà, un peu partout dans le monde, les apiculteurs observent de plus en plus fréquemment la disparition d’un grand nombre d’abeilles dans leurs colonies. Ils ont baptisé ce phénomène le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

Un déclin très récent

Même si cela se déroule généralement sur des périodes plus longues, cet effondrement peut parfois être rapide et massif et certains apiculteurs ont déjà vu leurs colonies s’effondrer de 90% en une seule nuit.

Apparu depuis les années 90, ce phénomène inquiétant s’est amplifié dans les années 2000. Quoiqu’il ne soit pas encore totalement compris, les scientifiques et les apiculteurs ont néanmoins établi qu’il est la conséquence d’une combinaison de plusieurs facteurs.

Tout comme la prolifération récente des frelons asiatiques ou des agents parasites -avec notamment l’acarien Varroa Destrutor-, l’agriculture intensive et la baisse de la biodiversité qui agissent sur les ressources en pollen font probablement partie des causes de cet effondrement. Mais d’après de nombreux scientifiques, il semblerait que la cause principale soit les néonicotinoïdes.

Employés massivement comme insecticides dans l’agriculture intensive, les néonicotinoïdes sont une classe de produits toxiques agissant sur le système nerveux des insectes. Arrivés sur le marché au milieu des années 90, ils sont présents dans de nombreux produits parmi ceux les plus utilisés -notamment le Cruiser, le Gaucho, le Poncho et le célèbre Round up. Tous fabriqués par des multinationales de l’agrochimie, ces insecticides offrent des rentabilités exceptionnelles.

Il est à noter que sont également pointés du doigt certains OGM, notamment ceux qui produisent leurs propres insecticides. Des OGM qui sont pour la plupart commercialisés par ces mêmes firmes.

Quoiqu’elles clament leur innocence dans le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles, les faits sont là : Depuis l’apparition des néonicotinoïdes, ce sont partout autour du globe des milliards d’abeilles qui disparaissent tous les ans. Rien qu’en France, c’est 300 000 ruches qui périssent chaque année depuis 1995.

Ces dernières années, plus de 1 000 études scientifiques indépendantes ont dénoncé un lien de cause à effet entre l’émergence des néonicotinoïdes et la disparition des abeilles.

Le mystère de la disparition des abeilles

Des conséquences catastrophiques !

L’enjeu est majeur car en interagissant avec les plantes, les abeilles jouent un rôle fondamental dans les écosystèmes et contribuent à la survie de la majorité des espèces végétales. En effet, en explorant les fleurs à la recherche de nectar, les abeilles se frottent aux étamines, récoltant involontairement des grains de pollen (jusqu’à 100 000) qu’elles abandonneront par la suite dans une autre fleur. Cela s’appelle la Pollinisation.

Le rôle de la pollinisation est d’ailleurs tellement crucial que certains économistes en estiment sa valeur monétaire à plus de 150 milliards de dollars par an.

Les abeilles sont-elles des sentinelles en train de mourir pour nous dire que quelque chose s’est cassé dans notre relation avec la Nature ? La disparition progressive des abeilles est en tout cas une preuve supplémentaire que le développement actuel de nos civilisations ne se fait pas sur les bonnes bases. C’est un signal d’alarme sur la santé de notre planète qu’il nous faut impérativement écouter.

Une extinction des abeilles aurait des conséquences dramatiques. Elle entrainerait des réactions en chaine imprévisibles qui affecterait probablement d’innombrables écosystèmes de notre planète. Empêcher la disparition des abeilles est quelque chose de non négociable et nous devons agir, dès maintenant.

Il est urgent d’agir pour sauver les abeilles !

Nous avons tous, individuellement et collectivement la responsabilité d’agir pour sauver les abeilles et certaines des solutions sont déjà connues :

A titre individuel :

  • Nous devons stopper immédiatement l’utilisation de pesticides dans nos jardins.
  • Nous pouvons aussi prendre la décision d’y installer une (ou plusieurs) ruche où nous accueillerons des colonies qui évolueront en connexion avec la nature et feront partie de ces abeilles devenues privilégiées qui ne seront pas gavées d’antibiotiques.
  • Nous devons prendre la décision de consommer exclusivement des miels bio provenant d’apiculteurs ayant un profond respect pour leurs abeilles.
  • Nous devons éduquer nos enfants à aimer, respecter et protéger les abeilles.
  • Nous devons nous informer sur le sujet et contribuer à informer notre communauté sur ce problème. Partager cette page sur Facebook est un bon début. Intégrer ici un bouton Facebook.
  • Nous devons voter pour des représentants politiques qui comprennent le problème et qui, contre l’influence des lobbies de l’industrie agro-chimique, se battent pour la protection des abeilles.

A titre collectif :

  • Nous devons faire pression sur les gouvernements et les institutions afin qu’ils mettent en place et fassent appliquer des lois qui interdisent toutes les substances chimiques qui contribuent au déclin des abeilles.
  • Nous devons faire pression sur les gouvernements et les institutions afin qu’ils mettent en place et fassent appliquer des lois qui visent à protéger les abeilles et à leur permettre de se démultiplier au maximum.
  • Nous devons faire pression sur les gouvernements et les institutions afin qu’ils intègrent dans les indicateurs économiques officiels les pertes liées à la disparition des abeilles.

Le professeur Feuillage, nous explique le déclin des abeilles.

Les abeilles sont indispensables à la survie de nombreuses espèces -végétales et animales- et leur extinction actuelle est un problème majeur qui nous concerne tous.

Empêcher la disparition des abeilles est une responsabilité morale que nous avons envers les générations futures. Que ce soit individuellement ou collectivement, il est urgent d’agir.

Et toi, à ton niveau, que décides-tu de faire ?
Approfondir le sujet

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