Quand j’étais enfant, l’eau était gratuite et la musique était payante. Maintenant, c’est l’inverse…
Gérald Vignaud

Malgré son apparente abondance sur Terre, la quasi-totalité de l’eau est soit prisonnière des glaciers, soit constituée de l’eau salée des océans. En fait, l’eau douce disponible pour les 7,5 milliards d’humains et une infinité d’espèces vivantes correspond à peine à 0,02% du volume total de l’eau présente sur la planète. Pas plus.

Cette eau est au centre de la biosphère, la seule partie de notre planète où la vie est possible. Un ensemble d’écosystèmes dans lesquels se recyclent en permanence bien sûr l’eau, mais aussi l’oxigène, l’azote, le carbone et bien d’autres éléments indispensables à la vie.

Cette eau est un bien inégalement réparti : certaines régions reçoivent 100 fois plus de pluie que d’autres. Privées d’eau, près d’un tiers des surfaces de la Terre constituent de véritables déserts.

Une eau que nous ne respectons pas assez !

Et de l’eau, nous en consommons beaucoup. Beaucoup trop, car notre utilisation personnelle ne s’arrête pas à notre douche, à nos besoins domestiques et à ce que l’on boit quotidiennement.

En comptant tout ce qu’il consomme ; et que cette eau produit et nettoie; l’homme occidental utilise environ 5 000 litres par jour et par personne.

Voici quelques exemples :

  • Il faut 3 litres d’eau pour produire une bouteille d’eau minérale d’1,5 litre.
  • 40 litres pour faire pousser 1 salade.
  • 140 litres pour une 1 tasse de café.
  • 185 litres pour 1 kg de tomates.
  • 330 litres pour une 1 baguette de pain.
  • 340 litres pour 1 kg d’oranges.
  • 960 litres pour 1 bouteille de vin.
  • 1 000 litres pour 1 kg de pommes.
  • 1 100 litres pour 1 litre de lait.
  • 1 900 litres pour 1 kg de pâtes.
  • 2500 litres pour 1 chemise en coton.
  • 3 400 litres pour 1 kg de riz.
  • 11 000 litres pour produire 1 jean.

Et même 15 000 litres pour 1 kilo de bœuf !
Cette eau a notamment servi à produire les céréales dont s’est nourri le bœuf que je mange.

Une famille européenne de 4 personnes consomme ainsi 140 000 litres d’eau chaque semaine.
C’est ce que l’on appelle « l’eau virtuelle ».

Un besoin en eau qui croit sans cesse avec des ressources qui diminuent

Notre alimentation, nos modes de vie, nos déplacements, nos loisirs et bien sûr l’explosion démographique : Tout concours à accroître sans cesse nos besoins en eau. Et ce besoin croit si vite qu’il dépasse largement ce que la nature peut nous offrir.

La Californie : à bout de soif, les riches s’en moquent

Il s’ajoute à cela l’urbanisation et les industries qui polluent de plus en plus nos réserves. Dans le monde 85% des eaux usées ne sont pas traitées et sont ainsi rejetées directement dans la nature. Non seulement cette eau est perdue, mais elle contamine nos ressources disponibles en eau potable. Nous nous empoisonnons nous mêmes !

Cette eau, devenue une ressource de plus en plus rare, fait aussi cruellement défaut à plus d’un milliard d’êtres humains… Une menace mortelle qui pèse sur les populations parmi les plus vulnérables. Aujourd’hui, 800 millions d’humains ne boivent pas d’eau potable et l’eau contaminée tue chaque jour plus de 4 000 enfants.

Une catastrophe annoncée

Pour combler ses besoins en eau, l’Homme détourne les fleuves, assèche les lacs et utilise même des ressources hydriques souterraines très anciennes et non renouvelables. Il faut savoir que la moitié de la population mondiale dépend pour la production de sa nourriture d’une ressource en eau non renouvelable. Il s’agit là d’une catastrophe annoncée !

Déjà aujourd’hui, l’eau est à l’origine de nombreux conflits dans plusieurs pays et de nombreuses personnes sont prêtes à tuer pour elle.

Quelle eau buvons-nous vraiment ?

D’ici 15 ans, 2 humains sur 3 vivront dans un endroit où le manque d’eau se fera sentir.

A l’avenir, une meilleure gestion de cette ressource et une entente entre les états sera essentielle pour partager l’eau des grands fleuves qui les traverseront. Mieux gérer la ressource hydrique, s’entendre et la partager, voilà l’unique solution quand l’eau se fait rare.

L’humanité réussira-t-elle à résoudre le défi de la pénurie d’eau qui s’annonce ?
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