Le monde de demain, c’est moi qui le bâtis avec d’autres et je me donne le devoir d’agir pour que ça fonctionne mieux. Dès lors, l’utopie n’est plus un rêve mais devient un projet d’humanité.
Albert Jacquard

Dans notre course effrénée vers la consommation et le profit, nous avons construit, dans notre monde fini, un système économique basé sur une croissance infinie. Une incohérence qu’un enfant de 7 ans pourrait pourtant comprendre…

Et comme pour mieux accélérer notre déclin, nous y avons associé une pollution et un gaspillage aussi massif qu’inutile.

Une économie de marché qui fonce dans un mur

Chaque jour qui passe, nous puisons un peu plus nos ressources pourtant limitées et nous démultiplions les déchets qui inondent nos paysages et détruisent les écosystèmes de la Terre.

En tant qu’humain, ces écosystèmes nous sont pourtant indispensables pour vivre et prospérer. Il nous est en effet impossible de survivre sans les plantes et les animaux car nous sommes tous -directement ou indirectement- connectés à l’ensemble des écosystèmes de la planète.

C’est à partir des ressources de la Terre que nous puisons les matériaux nécessaires au développement de nos civilisations. Pour construire le futur, il devient donc aujourd’hui non négociable de mettre en place une gestion intelligente de celles-ci. En parallèle à cette gestion, nous devons impérativement et sans délais établir des réglementations qui imposent à tous le respect de notre environnement et préservent nos écosystèmes.

Les causes initiales des problèmes environnementaux actuels sont complétement identifiées : Basées sur une économie de marché, nous avons bâti toutes nos civilisations sur un concept de croissance perpétuelle. Ce monde que nous avons créé -et que nous cautionnons par nos actions quotidiennes- positionne les entreprises en concurrence les unes avec les autres. Elles évoluent dans un système qui les quasi-oblige à maximiser le plus rapidement possible leurs profits, le plus souvent au détriment du social et/ou de l’environnement.

Notre économie de marché actuelle nous amène droit dans un mur et il devient urgent de la transformer en économie de ressources.

Sacrée croissance !

L’économie de ressources, une économie qui préserve notre capital Terre

Une économie de ressources est une économie qui obligerait les entreprises à considérer comme pertes -et à déduire ainsi de leurs profits- des éléments comme le réchauffement climatique, la destruction des écosystèmes, la diminution des ressources disponibles et le niveau de pollution dégagée par leurs activités.

Dans une telle Économie, il existerait de forts malus en cohérence avec la destruction et la pollution dégagée, alors qu’en parallèle, de généreux bonus seraient accordés aux entreprises qui travailleraient de manières propres et respectueuses de notre planète. Une telle fiscalité bousculerait considérablement les notions de rentabilités actuelles et redessinerait profondément les stratégies et les actions mises en place par les entreprises du monde entier. Des solutions nouvelles comme le bio-mimétisme, l’économie circulaire, l’économie bleue et le développement d’énergies propres et renouvelables seraient alors mises en avant et développées de manière massive.

Dans une telle économie, le principe de précaution prendrait tout son sens.

Dans une telle économie, les écosystèmes de la planète tout comme les générations futures seraient prises en considération dans l’élaboration de chaque loi et réglementation.

Dans une telle économie, on comprendrait que tout est interconnecté et, dans l’intérêt de chacun, on préserverait la biodiversité.

Dans une telle économie, on mettrait en place une réglementation mondiale pour la protection des Communs.

Dans une telle économie, on interdirait l’utilisation par l’industrie de la plupart des matières chimiques non recyclables et polluantes.

Dans une telle économie, on taxerait lourdement le plastique pour ne restreindre son utilisation qu’à l’indispensable. On limiterait ainsi les continents de plastique et les millions de décharges à ciel ouvert d’un plastique qui, rappelons-le, ne se biodégrade pas mais se micro-fragmente.

Dans une telle économie, on imposerait par la loi -et par la force s’il le faut- la préservation des irremplaçables forêts primaires – notamment Amazonienne- vieilles de plusieurs millénaires.

Dans une telle économie, pour combattre la raréfaction des terres arables, on encouragerait la permaculture et, toujours grâce à une fiscalité adaptée, on découragerait l’utilisation des pesticides et de l’agriculture intensive.

Dans une telle économie, afin de lutter contre le réchauffement climatique, on taxerait les énergies fossiles tout en encourageant les énergies propres. On subventionnerait la recherche pour les énergies alternatives de demain, plus efficaces et moins polluantes.

Dans une telle économie, on ne perdrait jamais de vue que l’eau est indispensable à la vie. On respecterait ainsi les cours d’eau et les nappes phréatiques en conséquence.

Dans une telle économie, on comprendrait que les océans nous sont indispensables et qu’il nous faut les protéger. Et on les protègerait !

Dans une telle économie, on ferait en sorte d’éradiquer la surpêche afin de laisser les stocks de poissons se reconstituer -avant qu’il ne soit trop tard.

Dans une telle économie, on ne se résignerait pas à l’extinction annoncées des grands mammifères – qu’il soient terrestre ou marins- et on protègerait de toutes les manières possibles les derniers spécimens encore vivants.

Dans une telle économie, il existerait un délit de non-respect de la planète qui sanctionnera financièrement voire même pénalement les éco-prédateurs qui détruisent les écosystèmes de notre planète.

Dans une telle économie, on protègerait les lanceurs d’alerte de sorte qu’ils ne soient plus considérés comme des traitres mais plutôt comme des héros qui ont agit selon leur conscience et en fonction de ce qu’ils pensaient être juste.

Dans une telle économie, on comprendrait que nous n’héritons pas de la Terre de nos parents, mais que nous empruntons celle de nos enfants. Et nous respecterons nos enfants.

Dans une telle économie, on éduquerait les générations présentes et futures -tant à l’école que dans les médias- sur le comment vivre sur la Terre. On reconnectera à la nature l’ensemble de la population mondiale.

Dans une telle économie, on aimerait, on respecterait et on prendrait soin des animaux.

Parmi une multitude, ce ne sont là que quelques-unes des clefs à mettre en place dès maintenant pour transformer notre économie de marché actuelle en économie de ressources.

Capitalisme naturel

L’impérative mutation de notre économie de marché en économie de ressources.

Il n’y a pas d’autre alternative à l’émergence de cette économie de ressources car il en va de la survie des générations futures. Le débat ici n’est donc pas de savoir si on est d’accord ou pas pour cette mutation, mais plutôt comment on fait pour la mettre en place.

Les mécanismes du système actuel sont très puissants et ceux qui le dirigent bien installés. Les enjeux pour ceux qui en possèdent les clefs sont colossaux et il est à parier qu’aucun des acteurs dominants actuels ne laissera une économie de ressources remplacer cette économie de marché qui leur assure Argent et Pouvoir. Dans beaucoup de secteurs, les lobbies industriels et économiques sont d’ailleurs déjà en marche pour limiter et retarder au maximum cette mutation pourtant indispensable.

Mais de l’autre coté, notre système économique actuel arrive mécaniquement en fin de vie et il n’y pas d’autres alternatives à un changement de paradigme. La question n’est donc pas de savoir si on va changer, mais quand -si on changera à temps- et dans quelles circonstances. Il est indispensable pour que nos civilisations continuent à prospérer qu’elles tiennent compte de nos ressources, du capital naturel de la Terre.

La Terre est comme une poule aux œufs d’or que les systèmes économiques que nous avons mis en place sont en train, à force de l’obliger à pondre plus qu’elle ne peut, de tuer par épuisement. Le compte à rebours a déjà commencé et le moment où elle ne pourra plus produire approche dangereusement.

Plus que jamais, il est devenu indispensable de changer complètement les fondements de nos systèmes économiques et de basculer vers cette nouvelle économie de ressources. La réussite de ce changement de logiciel sera l’un des grands enjeux du 21ème siècle -et c’est l’affaire de tous !

Plus que jamais le monde à besoin de nouveaux leaders qui s’engagent.

Répondras-tu à l’appel ?

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