Dire que l’on se fiche du droit à la vie privée sous prétexte que l’on à rien à cacher serait comme déclarer que l’on se fiche du droit à la liberté d’expression sous prétexte que l’on à rien à dire.
Edward Snowden

Ces dernières décennies, l’évolution exponentielle de nos moyens de communications a offert au mot « surveillance » une dimension complètement nouvelle.

Nos vies ont radicalement changé : Téléphonie fixe, fax et plus récemment téléphonie mobile et internet ont révolutionné nos moyens de communiquer ainsi que nos possibilités d’obtenir et de partager de l’information. Et que ce soient nos actions sur internet, nos communications personnelles ou nos déplacements, tout est enregistré, regroupé et analysé. Ensemble, ces données forment une sorte d’ombre numérique personnelle qui grossit chaque jour un peu plus et nous suit à la trace, indéfiniment.

Nos sommes tous traqués !

Géolocalisation de nos ordinateurs, GPS et téléphones portables, communications téléphoniques, activités sur les réseaux sociaux, objets connectés, jeux et applications diverses sur nos mobiles, requêtes sur les moteurs de recherche, achats sur des sites, visionnage de vidéos sur Youtube, navigateurs web et boites mail -pour ne citer que quelques exemples- façonnent le profil personnel de chaque individu.

Tous nos comportements sont traqués, sauvegardés, analysés et regroupés ensemble. Ils forment au final un portrait très précis de chacun d’entre nous : De notre état émotionnel passager à nos traits de caractère intimes en passant –notamment- par nos habitudes de vie et de consommation, nos relations, nos opinions politiques ou encore nos orientations sexuelles.

Les réseaux sociaux sont-ils vraiment nos amis ?

De la plus anodine à la plus pertinentes, l’ensemble de ces quantités hallucinantes de données que nous produisons quotidiennement forment ce que l’on appelle « Le Big Data ». Elles permettent un ciblage précis et individuel des populations avec tous les enjeux que cela comprend, qu’ils soient sociaux, économiques, politiques ou militaires. Que ce soient pour les multinationales ou les services de renseignements de tous les pays, surveiller ce qui transite par ces réseaux est devenu un enjeu majeur !

Avec le temps, la surveillance ciblée s’est ainsi progressivement transformée en surveillance de masse à l’échelle planétaire. Un regard invisible qui s’est installé jusque dans l’intimité de nos maisons où nous partageons nos vies avec une multitude d’objets connectés, à commencer par nos téléphones portables et ordinateurs.

Et ces montagnes colossales de données récoltées et regroupées sont alors conservées dans le temps. Juste dans le cas où elles devraient être utilisées un jour, dans le futur…

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, de nombreuses lois ont été votées afin de légaliser et d’augmenter ces prises de renseignements et de données en tout genre. Dans le but de nous offrir, selon leur dire, plus de sécurité, certains prennent des décisions qui nous dirigent inexorablement vers un monde ultra connecté et sous surveillance massive et permanente.

Le monde sous surveillance : Un œil sur chacun d’entre nous

Des questions qui méritent d’être posées.

C’est un changement de paradigme majeur et irréversible qui va affecter tout le monde et va s’amplifier de plus en plus. Plusieurs questions méritent alors d’être posées :

  • Est-ce aux états ou aux citoyens de décider -au nom de la sécurité- d’une surveillance massive généralisée, entrainant ainsi une restriction des libertés ?
  • Ceux qui ne veulent pas de ce modèle de société auront-ils le droit de le refuser ?
  • Comme l’évoque si bien Edward Snowden dans ses vœux pour Noël 2013, la personnalité d’un individu se crée grâce à l’intimité et à la vie privée car c’est elle qui nous permet de déterminer qui nous sommes et qui nous voulons être. Que se passera-t-il lorsque celle-ci aura totalement disparue ?
  • Le pouvoir que procure la surveillance massive d’une population est colossal. Un pouvoir encadré par les solides institutions des états démocratiques. Mais que se passerait-il si l’une de ces démocraties bascule, pour une raison ou une autre, vers une dictature ? Comment serait alors utilisée cette arme ?
Aujourd’hui, sous nos yeux, le monde est en train de changer et le concept même de la vie privée est en train de disparaître définitivement.

Quels impacts cela auraient-ils sur l’avenir du monde ?

Quelles en seront les conséquences à court, à moyen et surtout à long terme pour les générations futures ?

Devons-nous l’accepter ou au contraire tenter d’y résister ?

Interview d’Edward Snowden, lanceur d’alertes

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