L’homme est la seule créature qui refuse d’être ce qu’elle est.
Albert Camus

L’évolution exponentielle des technologies dites NBIC (N pour nanotechnologies, B pour biotechnologies, I pour technologies de l’information, C pour technologies du cerveau) laisse envisager dans un futur très proche une transhumanisation de nos civilisations.

Le transhumanisme, ce courant de pensée devenu lobby, prône une utilisation de la technologie pour améliorer sa santé, réparer son corps, ou même accroitre ses capacités physiques, mentales, émotionnelles et reproductives.

L’homme augmenté, une réalité chaque jour de plus en plus présente

Cet homme augmenté qui n’était depuis toujours que pure fiction, devient à l’aube du 21ème siècle devient une réalité de plus en plus présente et certains prédisent que dans un futur proche nous allons pouvoir :

  • Réparer nos organes, à des échelles de plus en plus petites
  • Modéliser et changer notre ADN
  • Réparer nos cellules
  • Créer des organes artificiels entiers
  • Mettre des implants électroniques
  • Développer la robotique chirurgicale
  • Guérir grâce des nano-moteurs, des nano-capteurs, des nano-implants placés au cœur de nos cellules
  • Développer la modélisation : L’analyse et le décryptage du vivant grâce à des ordinateurs surpuissants
  • Pré-sélectionner les gènes de nos enfants à naitre
  • Vivre, grâce à ces technologies, plusieurs centaines d’années supplémentaires

Le transhumanisme et le monde de demain

L’hybridation entre l’homme et la machine est en marche, et toutes ces technologies qui se développent vont bouleverser en quelques générations absolument tous nos rapports au monde.

Derrière cette révolution, de nombreuses interrogations d’ordre éthiques

Au delà des questions purement techniques et scientifiques, de nombreuses interrogations éthiques et philosophiques se posent :

A-t-on le droit de bouleverser à ce point les lois de la vie et de la nature ?

Quelles en seront les conséquences sur le moyen et long terme ?

Le transhumanisme est-il synonyme de péril ou d’opportunité pour l’humanité ?

Une fois cette révolution enclenchée, sera-t-il possible de faire demi-tour ?

Qui fixera la norme de cet homme augmenté, cet être compétitif aux émotions maîtrisées, au corps parfait et au cerveau infaillible ? Les scientifiques, les politiques, les militaires ou les sociétés qui les commercialisent ?

Cette évolution, au regard de son coût, ne sera-t-elle pas exclusivement réservée à une élite ? D’une certaine manière, l’humanité est déjà fragmentée entre riches et pauvres qui n’ont qu’un accès réduit à l’éducation, à la culture, aux soins médicaux et à la technologie. Mais ces classes sociales sont aujourd’hui plus ou moins perméables. Demain, si la technologie se trouve à l’intérieur de nos corps, ces classes sociales deviendront alors des castes technologiques infranchissables. Il se créerait alors 2 catégories de personnes : Les individus supérieurs et ceux qui ne le seraient pas. Certains parlent d’une fabrication d’un nouveau type de handicap dans la mesure où ce serait les gens « normaux » qui seraient handicapés, car absolument pas compétitifs par rapport à ceux qui ont eu les moyens de se payer ses améliorations. Que penser de cette nouvelle forme d’eugénisme ?

Aussi, beaucoup sont d’accord pour dire que nous sommes trop nombreux à vivre sur notre planète aux ressources limitées. Certaines de ces mêmes personnes promettent grâce au transhumanisme de vivre plusieurs centaines d’années. N’y a t il pas là une incohérence ?

De plus, à terme, y aura-t-il à un moment cette fusion probable entre le transhumanisme et la robotique ? Et si oui, quelle en sera la forme ?

L’homme augmenté ?

Aujourd’hui, la science permet de choisir la couleur des yeux, des cheveux ou encore le sexe de notre futur bébé. A l’image du film Matrix, est-ce que nos bébés naitront demain dans des utérus artificiels ?

Alors que pour beaucoup ce n’est que de la science fiction, certaines sociétés, les yeux fixés sur la rentabilité d’un tel marché, travaillent aujourd’hui pour le rendre possible. Est-ce bien raisonnable ?

On constate que depuis plusieurs décennies l’Homme se déconnecte de plus en plus de la nature, comme s’il n’en faisait pas partie. Mais si elle se déconnecte complètement d’elle, l’humanité ne courra-t-elle pas à sa perte ?

Il faut bien sûr reconnaître que toutes ces nouvelles technologies qui émergent apportent incontestablement une plus value formidable à la médecine actuelle. On ne peut évidemment pas refuser aux personnes paralysées de marcher à nouveau ou a des parents atteints de maladies rares d’avoir des enfants sains. Mais alors que la médecine qui soigne et répare se transforme peu à peu en une médecine de sélection et d’amélioration, n’est-il pas utile de s’interroger sur les limites à ne pas dépasser ?

Existe-t-il un risque que la technologie ne nous rende au final pas meilleur, mais au contraire moins humain ?

Qu’on le veuille ou non, nous sommes visiblement -pour le meilleur et pour le pire- au début de l’ère de l’homme augmenté.

Dans quelles directions cette révolution va-t-elle se diriger ?
Comment l’humanité va-t-elle y faire face ?

Un monde sans humain

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